Je me nomme Bamogo Fatimata, 42 ans, mère de 6 enfants (Salamata, Assèta, Aziz,Boukari, Soumaîla, Rahim). Je ne me sens pas bien en ce moment, je ne suis pas contente. Cela fait huit mois que nous arrivés à Kaya, nous avons fui sans rien emporter. Depuis que nous sommes ici, nous n’avons eu que le petit vivre (un peu de riz, de mil, de la farine) un stock qui ne peut même pas faire un mois. Nous n’avons pas encore de l’aide.et comme je ne peux pas retourner dans mon village, je n’ai pas encore eu du travail ici, je pense beaucoup et je ne suis pas contente.
Les hommes armés ont attaqué une paroisse près de chez nous, et nous avons pris peur. Nous avons fui ici. Je viens de Dablo, dans le centre nord, à 40 km de Barsalogho
Aujourd’hui, la seule chose qui me rend heureuse ce sont mes enfants, car ils sont en bonne santé ? en même temps j’ai peur car nous n’avons rien à manger. Et un enfant malnutri, ne peut pas être heureux.
Quand je pense à un futur pour mes enfants, je me pose beaucoup de questions et ça me fait peur. Il n’y plus d’école (les écoles sont fermées à cause du corona virus). Et quand nous avons fui je voulais les inscrire ici mais je n’ai pas pu faute de moyens. Donc je ne sais pas quel sera le futur de mes enfants à moins qu’ils bénéficient d’une aide.
Moi j’aimerais que mes enfants aient une bonne éducation dans le futur à l’école, et qu’ils soient rassasiés de nourriture. Quand je repense au moment où j’étais tranquille dans mon village, j’ai la nostalgie. Je faisais mon commerce, je cultivais, je vivais chez moi, j’avais à manger, j’avais mes ustensiles de cuisine. A présent j’ai fui sans rien. Pas ‘habits pas de plats, tout est rester derrière nous. Nous avons demandé des maisons ici pour vivre. Et on doit payer le loyer que nous n’allons plus pouvoir honorer bientôt. Depuis que nous sommes ici, ma vie a changé. Mon seul bonheur est que nous avons actuellement la santé. À part cela, rien ne va. Nous ne pouvons plus avoir à manger sans qu’on nous donne. Je ne peux même plus avoir mon propre argent pour venir en aide en mon prochain, chose que je faisant avant. Actuellement, mon quotidien est fait de tournée pour chercher de l’aide, pour chercher à manger pour mes enfants.
Il y a 4 mois en février j’ai entendu parler du corona virus. J’ai entendu dire qu’il y a une grave maladie qui a quitté l’Europe pour arriver au Burkina Faso. Et qu’on a dit de se protéger. On entend à la radio et partout qu’il faut se protéger. Mais nous les déplacés, comment se protéger ? nous nous alignons par millier tous les jours dans des endroits pour demander de l’aide.
Cette maladie nous fait peur. Car nous avons fui à cause d’une maladie qui est l’insécurité et on nous dit encore qu’il y a une maladie qui tue. Je ne suis pas contente. On ne peut plus retourner derrière, on ne peut plus avancer. Nous sommes pris au piège entre deux maladies : insécurité et corona virus. Les informations que nous recevons sur la corona sont assez suffisante. Depuis 4 mois on en entend parler et notre préoccupation aujourd’hui c’est d’avoir les moyens de pouvoir nous en protéger ; aujourd’hui je me protège en portant un masque si je veux sortir. Mais comme je tourne beaucoup pour chercher de l’aide, j’ai peur. Ceux qui ont les moyens restent chez eux.
Quand à mes enfants, lorsqu’ils reviennent de leurs jeux, je leurs fait se laver les mains au savon, je les lave régulièrement et je leur ai dit de ne pas aller dans les regroupements et de fuir lorsqu’ils voient quelqu’un tousser car on n’en sait jamais.
Aujourd’hui je suis heureuse d’avoir reçu l’aide Oxfam, le kit Covid. Cela va me permettre de me protéger. Je suis heureuse car je devais payer ce que j’ai reçu.
Je compte les utiliser régulièrement et ça va me permettre de pratiquer l’hygiène de pouvoir stocker l’eau proprement et de laver mes mains au savon, et de me protéger contre la maladie.
Ici je pense que la maladie peut se propager rapidement car il y a beaucoup de déplacés. Dans les maisons, nous pouvons atteindre 10 ou 20 donc on se débrouille et si une personne ici à la maladie, tout le monde l’aura.