Au cœur des projets de Oxfam, la protection s’y trouve logée. Protéger, défendre, porter assistance aux personnes victimes bouleversée par un choc, la protection ne peut être rangée dans une catégorie précise tant elle sous-tend l’ensemble de nos interventions humanitaires.
Aider les personnes déplacées internes qui ont tout perdu dans leur fuite, leur apporter un appui pour préserver leur dignité..., c’est l’exaltante mission de Talato Blandine Zango, 26 ans, animatrice protection à ATAD, partenaire local d’Oxfam au Burkina dans la Région du Centre Nord. Au quotidien, elle tente de s’assurer que les personnes déplacées des sites de Kaya, Barsalogho, Tougouri et Pissila ont à manger, sont à l’abri, ou encore sont en bonne santé. En somme, elle veille à les maintenir hors de portée des dangers. Comme elle, Oxfam a mobilisé grâce à ses partenaires locaux, des équipes pour prévenir et à défaut, atténuer les menaces contre les personnes vulnérables par des activités de formations, de sensibilisations et de distributions de kits de protection.
En 2020, Oxfam a renforcé les capacités de 80 membre des comités de protections communautaires dans le centre nord et le sahel sur les principes humanitaires, la protection, les droits humains et les violences basées sur le genre afin de leur permettre de sensibiliser leurs paires sur les risques de protection dans leur contexte, comme le mariage forcé, les violences conjugales, le travail des enfants, la cohésion sociale et l’enlèvement des jeunes filles.
Avec l’avènement de la crise sanitaire, les problèmes de protection se sont accentués. Du reste nos équipes ont sensibilisé 5965 personnes à Kaya et Barsalogho, y compris les personnes âgées, les personnes avec handicap, les femmes enceintes, les personnes malades chroniques, ainsi que celles qui sont souvent isolées pour qu’ils puissent avoir accès aux sensibilisations, aux informations sur la maladie et sur leurs droits.
La situation d'urgence au Burkina Faso évolue rapidement et touche la cohésion et les structures sociales avec plus de 95 pourcent des déplacés dans les communautés d'accueil. Jusqu'à présent, plus d’un million de personnes ont besoin de protection. On assiste par ailleurs à des violences basées sur le genre faites aux femmes et filles qui se manifestent par des viols, des violences sexuelles, les violences psychologiques et des violences physiques.
Conjuguer nos efforts pour plus d’actions
Oxfam continue pour sa part de conjuguer toujours ses efforts avec ses partenaires pour porter secours aux plus faibles. En 2020, 31 lampadaires ont été installés sur les sites de déplacées internes à Kaya, Dori et Gorom Gorom, 1900 couvertures distribuées aux personnes vulnérables et 150 kit de protection covid distribués à Pissila et Tougouri. Ces personnes vulnérables ont aussi reçu 500 postes radio pour leur permettre d’avoir accès facilement aux informations, les sensibilisations de masse ne pouvant se faire avec les mesures de distanciation sociale. 2000 lampes torches ont été distribuées aux jeunes filles et femmes à risque pour pallier aux risques de violences basées sur le genre. En effet, : « Il est ressorti de nos échanges avec les communautés que plusieurs personnes, jeunes filles et femmes ont peur d’utiliser les latrines la nuit par manque d’éclairage elle se font agresser », souligne, Carine Traoré
Depuis 2016, nous nous sommes engagés publiquement à promouvoir le rôle fondamental de la protection dans l’ensemble de notre travail humanitaire afin d’agir en amont pour réduire la violence, la coercition et les abus à l’encontre des civils dont toutes les formes de violences basées sur le genre, et également afin de garantir le respect du droit international humanitaire. Notre engagement pour le changement s’accompagne d’un engagement à faire campagne en faveur d’une meilleure application du droit international humanitaire, à dispenser des formations sur la protection à l’ensemble de notre personnel humanitaire, à investir davantage dans les programmes de protection communautaires, à mener des analyses de protection et à prendre des mesures de prévention et des réponses aux violences et aux abus, notamment les violences basées sur le genre.
Renforcer les capacités des partenaires locaux
Afin de réduire la vulnérabilité des personnes face aux menaces de protection, à Kaya, Pissila, Barsalogho et Tougouri, nous renforçons les capacités de nos partenaires locaux en matière de protection.
« Oxfam organise des séances de formation avec nous sur différentes thématiques de la protection et nous fournis des boites à images pour les sensibilisations », affirme Blandine.
Même si de prime abord c’est au gouvernement qu’incombe la responsabilité première de fournir une protection à toute personne vivant sur son territoire dans un contexte humanitaire dégradé, nos animateurs terrain comme dans un viseur, donnent leur coup de pouce.
« Par exemple, les déplacées qui sont arrivés sans rien, l’action sociale, grâce à notre plaidoyer, donne le premier secours pour eux : des habits, des vivres... Notre travail consiste à améliorer la situation des gens », précise Blandine