Projet DGD Humanitaire Recrutement d’un. e consultant.e pour la réalisation d’une End line
Projet DGD Humanitaire
Recrutement d’un. e consultant.e pour la réalisation d’une End line
Termes de référence
1. Contexte
Le Burkina Faso traverse une crise sécuritaire sans précèdent. A l’instar des autres régions, les régions du Sahel et du Centre-Nord, ont connu d’importants mouvements de populations depuis le début de la crise sécuritaire. Les populations déplacées vivent dans des sites spontanés qui souvent manquent d’infrastructures de base ou dans des communes déjà caractérisés par une pauvreté structurelle et une insuffisance de services sociaux. A la date du 31 mars 2023, le Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CONASUR) estimait le nombre de personne déplacées internes sur l’ensemble du territoire a 2 062 534 dont 23,91% sont des femmes et 58,50% des enfants. Ce climat d’insécurité, limitant considérablement l’accès humanitaire, constitue un facteur aggravant qui a progressivement conduit à une précarisation des conditions de vie des populations hôtes et déplacées et à une augmentation des risques de protection. Face à la situation ci-dessus décrite, Oxfam et ses partenaires ont initié un projet communément appelé « DGD humanitaire » Ce projet porte sur deux volets essentiels dont la protection et la Sécurité alimentaire. Il a été mis en œuvre dans les communes de Gorom-Gorom, Dori, Barsalogho et Yalgo par Oxfam avec ses deux partenaires. Il s’agit de ATAD au Centre Nord et AGED au Sahel. A la fin de toutes actions similaires et dans un devoir de redevabilité, il est nécessaire de mener des investigations afin d’apprécier les résultats engrangés grâce à ce projet. D’où l’élaboration des présents termes de référence en vue de l’identification et du recrutement d’un consultant pour la réalisation d’une évaluation de fin de projet.
2. Champ de l’étude
L’évaluation finale va couvrir essentiellement deux volets :
2.2. Protection
Oxfam partage la définition selon laquelle la protection est « Toute activité qui vise à assurer le plein respect des droits de l’individu conformément à la lettre et à l’esprit des codes de droit pertinents, c’est-à-dire les droits de l’homme, le droit international humanitaire et le droit relatif aux réfugiés. ».
Dans ce sens, Oxfam utilise une approche centrée sur la réduction des risques de protection, définis comme des menaces dirigées vers des personnes et/ou groupes vulnérables, dont la fréquence et la durée de l’exposition contribue également à déterminer la gravité du risque. Ainsi, Oxfam fonde son travail en protection sur les capacités d’autoprotection existantes au sein des communautés et vise à les renforcer. C’est dire que Oxfam vise à aider les communautés ciblées à prévenir et à répondre aux abus des droits humains et de tenir les autorités locales, nationales responsables à rendre compte de la situation de protection à la population civile grâce l’approche de la Protection à base communautaire. D’où la combinaison stratégique du plaidoyer et des campagnes avec des activités de protection à base communautaire, y compris en facilitant l’orientation des survivant.es de violence, d’abus et d’exploitation vers les services d’urgence et de protection et en soutenant les actions et les structures communautaires d’autoprotection telles que les comités de protection.
C’est pour cette raison qu’Oxfam concentre ses réponses en matière de protection sur les violations généralisées et systématiques de la protection des civils dans les situations de conflit armé, de déplacement à grande échelle et d'abus des droits de l'homme en cherchant à comprendre et à répondre à la violence, par exemple les meurtres arbitraires, la torture et le viol ; à la coercition, par exemple le recrutement forcé et l'exploitation sexuelle ; et aux privations délibérées, par exemple le blocage de l'accès aux fournitures de base et l'appropriation des terres.
Suivant l’action et l’approche ci-dessus décrite, dans le cadre du présent projet, l’action d'Oxfam en matière de protection consistait à mettre en place des actions dirigées par la communauté pour prévenir, atténuer et répondre aux risques majeurs de protection et est essentiellement suivie à travers les points d’indicateurs suivants :
- Renforcement des mécanismes de protection communautaire
- Renforcement des capacités d’autoprotection communautaire
- L’organisation des cadres de dialogues communautaires
- La facilitation d’accès aux services d’urgence et de protection.
2.2. Sécurité alimentaire
La sécurité alimentaire existe lorsque toutes les personnes, à tout moment, ont un accès physique et économique à une alimentation suffisante, sûre et nutritive qui répond à leurs besoins alimentaires et à leurs préférences alimentaires pour une vie active et saine. (Sommet mondial de l'alimentation, 1996). La sécurité alimentaire d'urgence et les moyens de subsistance vulnérables sont l'un des principaux domaines techniques du travail humanitaire d'Oxfam : nous utilisons une approche basée sur les marchés pour nous assurer que l'assistance et la réponse d'Oxfam sont appropriées et bénéfiques pour la communauté au sens large, ce qui signifie qu'Oxfam utilise plusieurs modalités (en nature , espèces, bons, formation, etc.) pour améliorer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance en cas d'urgence.
Notre objectif est de répondre à l'accès des populations aux besoins alimentaires et de survie immédiate, de contribuer à la reprise économique à long terme des personnes touchées et de contribuer à la réduction de la vulnérabilité ainsi qu'à l'augmentation de la résilience aux chocs futurs. Pour que les gens survivent aux catastrophes et s'en remettent, il est essentiel qu'ils aient accès à une alimentation suffisante et qu'ils disposent de ressources (revenus et actifs) pour reconstruire leurs moyens de subsistance et assurer leur bien-être futur. Le résultat recherché est d’assurer la protection des moyens de subsistance, de renforcer la résilience et de répondre aux besoins alimentaires immédiats des populations vulnérables directement ou indirectement touchées par les conflits. D’où les actions de distribution de vivres, de transferts monétaires mais aussi de soutient au renforcement des moyens d’existence. Du reste, dans le cadre du présent projet, l’action de Oxfam en matière de sécurité alimentaire est essentiellement suivie à travers entre autres les indicateurs suivants :
- Le score de consommation alimentaire (SCA)
- Le score de diversité alimentaire (SDA)
- L’indice de la stratégie d’adaptation des ménages
- La couverture des besoins alimentaires des ménages et l’état nutritionnel des enfants de 6 à 23 mois.
Cadre logique du projet : https://oxfam.box.com/v/Cadre-Logique-DGD-Humanitaire
3. Objectif de l’étude
3.1. Objectifs de l’évaluation finale
L’objectif de cette étude est de faire une analyse contextuelle afin de mesurer et analyser le niveau d’atteinte des indicateurs du projet mais aussi d’apporter une analyse critique sur la pertinence et l’efficacité dans la mise en œuvre des activités du projet.
De façon spécifique, il s’agira de :
- Collecter, calculer et analyser le niveau d’atteinte des indicateurs selon le secteur d’activité et les communes d’intervention (Yalgo, Barsalogho, Gorom-Gorom, Dori) ;
- Apprécier la stratégie prévue pour la mise en œuvre du projet en lien avec les contextes sécuritaires ;
- Recueillir quelques témoignages ou histoires de succès de personnes rejointes pour soutenir les résultats atteints des indicateurs selon le secteur d’activités ;
- Formuler des recommandations pertinentes permettant d’orienter la stratégie de la réponse ;
4. Méthodologie (Approche, outils de collecte, échantillonnage et analyse des données)
Suivant les thématiques portées par le projet, les objectifs d’intervention, les résultats attendus de la mise en œuvre du projet, une méthodologique conséquente devra être proposée par le/la consultant.e et validée par l’équipe MEAL et les responsables sectoriels (protection et sécurité alimentaire). Toutefois, il reste entendu que cette approche intégrera des enquêtes qualitatives et quantitatives de données. Par ailleurs, l’approche d’échantillonnage devra garantir la bonne représentativité de la communauté suivant les différents niveaux de vulnérabilité (sexe, statut, âge…). Une rencontre de cadrage pour discuter et valider conjointement les outils de collecte sera organisée afin de minimiser les insuffisances dans la collecte des données.
En somme, en dépit du caractère participatif et inclusif centré sur les communautés de l’approche qui viendrait à être proposée, les éléments suivants seront déterminant dans l’appréciation des approches méthodologiques dans les propositions :
- L’approche d’échantillonnage et la justification y relative ;
- La méthode de calcul des indicateurs ;
5. Zones de l’étude
La présente étude sera menée dans les communes de Yalgo, Barsalogho, Gorom-Gorom, Dori.
6. Livrables attendus
- Une note méthodologique détaillant l’approche et les outils utilisés ;
- Un Powerpoint présentant les premiers résultats qui sera discuté lors d’un atelier avec l’équipe du projet à Ouagadougou ;
- La base de données apurées ;
- Les outils de collecte de données finalisés ;
- Un rapport final qui sera validé après un maximum de deux sessions de commentaires.
7. Profil du Consultant/Cabinet
Les membres des équipes qui prétendent à cette consultance doivent être titulaire d’au moins un BAC + 5 couvrant l’un ou l’autre des domaines suivants : sociologie, socio-économie ou sécurité alimentaire et nutritionnelle avec d’excellentes expériences en matière d’analyse genre et de protection.
8.Expériences
- Justifier d’au moins 5 à 10 ans d’expériences dans la conduite des évaluations similaires ;
- Avoir une bonne expérience en statistiques sensibles au genre en particulier ;
- Avoir une bonne connaissance du contexte et du terrain.
9. Compétences fonctionnelles
- Avoir une bonne connaissance du contexte humanitaire et des enjeux locaux avec une forte expérience de travail avec les mécanismes et les structures de financement des projets d’urgence humanitaire ;
- Avoir une compétence dans le domaine de l’évaluation et maitriser les approches qualitatives de collecte des données qualitatives (entretiens, focus groupe) ;
- Avoir une excellente compétence rédactionnelle en français avec un bon esprit analytique et de synthèse.
10. Compétences générales
- Bonne compréhension du mandat, des normes et principes humanitaires (CHS, SPHERE, INE,) ;
- Avoir une compétence basée sur le genre, les mécanismes de redevabilité, les processus de participation. Au regard des thématiques du projet, l’équipe d’évaluation doit avoir un background consistant couvrant les domaines de protection et de sécurité alimentaire avec une bonne maîtrise de la thématique genre.
11. Droit
La propriété des différents rapports élaborés ainsi que tous les outils et autres supports produits dans le cadre de cette consultation appartiennent exclusivement à Oxfam. Par conséquent, tout document lié à cette consultation, ne pourra être partagé que par Oxfam ou sur autorisation expresse de son Directeur Pays.
12. Durée de la mission
La mission est prévue pour une durée de 25 jours.
13. Processus de sélection
Les cabinets/Consultant.e-s intéressés.es par cette étude devront transmettre à Oxfam, une proposition technique et une proposition financière.
14. Dépôt des offres
Les propositions sont attendues au plus tard le 21/08/2023 à l’adresse suivante : Procurement.Burkina@Oxfam.org avec pour objet : Evaluation End line DGD Humanitaire.