La commune de Bama est bénéficiaire du programme de renforcement de la gouvernance locale et du contrôle citoyen au Burkina Faso, financé par l´Ambassade du Danemark. Dans cette commune, l’action du Cadre de dialogue citoyen (CDC) a produit des résultats très satisfaisants. Parmi les réussites engrenés, trône l’accès des femmes étuveuses de riz aux marchés des cantines scolaires !
Sawadogo Salimata, sourire aux lèvres est une étuveuse de riz et fait partie de l’Union de coopérative composée de 700 femmes, de la commune de Bama, province du Houët, dans la région des Hauts-Bassins du Burkina Faso. Cette coopérative existe depuis près de 10 ans et avait un problème de mévente de sa production, notamment de riz. Mais depuis quatre ans, les choses ont changé. « On n’avait pas de marché mais grâce à la mairie, nous avons désormais le marché des cantines scolaires. C’est un marché de 90 millions F CFA ». Voilà ce que cette battante nous a déclaré. Effectivement, depuis 4 ans, la coopérative est détentrice du marché de livraison des cantines scolaires de la commune. Pouvoir écouler le riz qu’elles produisent, est une épine de moins dans les pieds des 700 membres de ladite coopération. Mais pour en arriver là, il y a eu un chemin et un déclic actionné par le Cadre de dialogue citoyen (CDC) de Bama.
« C’est grâce au plaidoyer du CDC que nous avons eu ce marché. Nous les félicitions », a affirmé Mahamadi Ouédraogo, gestionnaire du groupement des étuveuses de riz de Bama. En effet, tout est effectivement parti d’un plaidoyer des membres du CDC auprès des autorités communales de Bama autour du budget sensible au genre. Mahamadi Ouédraogo, a confirmé qu’il y a un partenariat de livraison de cantines scolaires entre la commune et la coopérative des femmes. C’est d’ailleurs la commune qui est allée, à partir du plaidoyer du CDC, vers la coopérative de femmes pour lui offrir l’opportunité du marché des cantines scolaires. Comme il fallait s’y attendre, ce marché a redynamisé les activités de la coopération. Il a aussi permis aux femmes d’améliorer leurs revenus et d’avoir accès aux crédits auprès d’institutions financières. Pour Nikièma Etienne, responsable des marchés publics de la mairie de Bama, et chef de service de développement économique local, « le budget sensible au genre intègre les préoccupation des femmes » et met « les femmes au cœur de l’action de développement local».
A écouter les différents témoignages, le CDC ne s’est pas contenté de faire un plaidoyer pour l’accès de la coopérative au marché des cantines scolaires. Il est resté là, pour veiller au grain quant à la qualité des vivres livrées par les femmes. « La coopérative a livré du riz qui n’était pas de qualité. Nous l’avons interpellée et sur le terrain, les femmes ont compris l’intérêt de notre interpellation. Et cela leur a permis d’avoir d’autres marchés », a expliqué Zacharia Ouédraogo, président du CDC de Bama. Pour le chef coutumier de Bama « il y a des choses qui sont en train de changer positivement » dans sa commune. D’après lui, « les sensibilisations du CDC ont permis à la population de savoir et de comprendre beaucoup de choses ». « Les gens ne savaient pas qu’il fallait demander des comptes aux dirigeants et que c’était un droit de chercher à comprendre la gestion de la chose publique », a-t-il souligné. Pour le chef, l’action du CDC informe les populations sur les activités du conseil municipal. « Je les félicite surtout dans le cadre de la médiation. Ils interviennent pour régler les mésententes et cela contribue à la promotion de la cohésion sociale », a conclu le chef de Bama.
Pour rappel, les activités du CDC rentrent dans le cadre de la mise en œuvre du programme de renforcement de la gouvernance locale et du contrôle citoyen au Burkina Faso, financé par l´Ambassade du Danemark. Ce programme dont le volet opérationnel a été confié à Oxfam et ses partenaires associatifs que sont le Secrétaire Permanent des ONG (SPONG), l´Organisation pour le Renforcement des Capacités de Développement (ORCADE) et la Coalition Burkinabè pour les Droits de la Femme (CBDF), « vise la promotion d’une citoyenneté active pour la réduction des inégalités de manière progressive et inclusive est promu en créant et utilisant des espaces dans lesquels les citoyennes et citoyens exercent leurs droits afin d’influencer et contrôler l’augmentation des ressources pour les dépenses au profit de services publics de qualité, de systèmes fiscaux responsables, d’une mobilisation des revenus, en introduisant et en construisant des changements sociaux ». Les communes cibles sont Bama, Kaya, Sabcé, Tenkodogo, Koubri, Satiri, Réo, Manga et Saponé.