PROJET INNO-REBAB : Innovation-Information pour le Renforcement de l’Efficacité des Banques d’Aliments du Bétail au Sahel (Burkina Faso, Mali, Niger)     

PROJET INNO-REBAB :

Innovation-Information pour le Renforcement de l’Efficacité des Banques d’Aliments du Bétail au Sahel (Burkina Faso, Mali, Niger)           

Composante 2 : " Projet de Recherche et d'Innovation pour des Systèmes d'exploitation agropastoraux productifs, résilients et sains en Afrique de l'Ouest " (PRISMA).

Termes de référence pour le recrutement d’un(e) consultant(e) individuel(le)/bureau d’étude pour l’analyse des besoins et des procédures d'importation exceptionnelle d'aliments pour le bétail pendant des crises pastorales en Afrique de l’Ouest dans le cadre du Projet Inno-rebab

Table des matières

1   Contexte et justification. 3

2   Objectifs de l'étude. 4

2.1 Objectif général 4

2.2 Objectifs spécifiques. 4

2.3 Résultats attendus. 4

3   Méthodologie. 5

4   Livrables attendus. 6

5   Durée et budget de la mission. 7

6   Formation Académique, expériences, compétences. 7

7   Composition du dossier de candidature. 7

8   Date et lieu de depot des soumissions. 8

1. Contexte et justification

En Afrique de l’Ouest, l’élevage joue un rôle crucial dans la sécurité alimentaire et l'économie. Il constitue en effet une source vitale d’alimentation et de revenus, en particulier pour les communautés rurales et pastorales. Toutefois, plusieurs facteurs influencent la disponibilité d'aliments pour le bétail, notamment :

• les conditions climatiques qui influencent négativement les rendements et donc le niveau de production agricole et agro-industrielle,
• les chaînes d'approvisionnement et la logistique de distribution.

La production d'aliments pour le bétail en l’Afrique de l’Ouest repose largement sur les résidus de récoltes et les sous-produits agro-industriels dans les pays sahéliens et dans les pays côtiers. Ainsi, toute fluctuation dans la production agricole impacte directement la disponibilité et le coût de l'alimentation animale, pouvant engendrer des crises d'accès à ces ressources essentielles. 

Les périodes de faible production agricole entraînent une hausse des prix et une pénurie d'aliments pour le bétail, affectant particulièrement les petits producteurs et les pasteurs transhumants.

Les pénuries d'aliments pour animaux sont cycliques et se font particulièrement sentir pendant la soudure pastorale, qui dure de février-mars à mai-juin. Pendant ces mois, il y a particulièrement une surenchère des aliments pour animaux, ce qui empêche les Banques d’Aliment Bétail des organisations pastorales de pouvoir reconstituer les stocks après leur épuisement, c'est-à-dire de faire plusieurs cycles d'achat et de vente pendant la soudure.

La non-disponibilité des aliments rend également difficile la constitution suffisamment de réserves par les agences étatiques et régionales en charge des urgences pastorales en période de pénurie.

Dans ce contexte, la Réserve Régionale de Sécurité Alimentaire a été mise en place pour disposer d’un instrument souverain de gestion des crises alimentaires, destiné à soutenir les quinze États membres de la CEDEAO, le Tchad et la Mauritanie. Ses objectifs sont de compléter les efforts des États membres pour fournir une assistance alimentaire rapide et diversifiée, exprimer la solidarité régionale envers les populations affectées à travers des mécanismes transparents et équitables, et renforcer la souveraineté alimentaire tout en favorisant l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. La Réserve joue ainsi un rôle clé dans la prévention des crises alimentaires et la réduction de la vulnérabilité des populations.

Dans ce cadre, le projet Innovation-Information pour le Renforcement de l’Efficacité des Banques d’Aliments du Bétail au Sahel (INNO-REBAB) vise à contribuer à l'amélioration de la disponibilité et l'accès à l'aliment bétail de qualité en Afrique de l’Ouest, à travers une meilleure production et organisation de la distribution. Le projet cible les régions du Sahel, Centre-Nord et Nord au Burkina-Faso, les régions de Maradi, Dosso, Tillaberi et Zinder au Niger ainsi que dans les régions de Koulikoro, et Sikasso au Mali. 

Cependant, le retrait du Niger, du Mali et du Burkina Faso de la CEDEAO introduit de nouvelles dynamiques économiques et logistiques sur l’aliment bétail car ces pays sont des acteurs clés dans la dynamique d'approvisionnement en aliments pour animaux au sein de la CEDEAO. La possibilité de suppression des accords commerciaux et des politiques d'intégration régionale pourrait entraîner :

• des restrictions aux importations et exportations d'aliments pour le bétail entre ces pays et les États membres de la CEDEAO ;
• une augmentation des coûts logistiques en raison de la fermeture de certains corridors commerciaux ;
• une dépendance accrue aux échanges bilatéraux ou à de nouvelles alliances commerciales.

Dans le cadre de la mise en œuvre des activités du projet INNO-REBAB/PRISMA, notamment celles liées au résultat 4 en lien avec « Des analyses des besoins et des procédures d’importation exceptionnelle d'aliment bétail sont effectives pendant les crises pastorales »  Oxfam et ses partenaires de mise en œuvre (RBM) souhaitent mener une étude visant à analyser les déséquilibres entre l'offre et la demande d'aliments pour l'élevage en Afrique de l’Ouest en se concentrant sur l’évaluation des mécanismes d'importation exceptionnelle pour les trois pays d’intervention du projet (Mali, Burkina Faso et Niger), afin de prévenir les crises pastorales futures. 

L’étude devra tenir compte du contexte spécifique marqué par le retrait des trois pays (Burkina Faso, Mali, et Niger) de la CEDEAO qui pourrait entraîner des répercussions sur les dynamiques commerciales et logistiques régionales, notamment en matière d’approvisionnement en aliments pour le bétail.

Dans ce contexte, les présents termes de référence (TdR) sont établis pour recruter un(e) consultant(e) ou un bureau d’étude capable de mener cette analyse approfondie.

2. Objectifs de l'étude
   1. Objectif général

Analyser les déséquilibres entre l'offre et la demande d'aliments pour l'élevage en Afrique de l’Ouest, en mettant l’accent sur l’évaluation des mécanismes d'importation exceptionnelle pour les trois pays d’intervention du projet (Mali, Burkina Faso et Niger), afin de proposer des recommandations visant à améliorer la gestion des crises pastorales et à prévenir leur survenue grâce à des procédures d'importation plus efficaces et rapides.

1. Objectifs spécifiques

• Analyser la situation l'offre d'aliments pour le bétail dans la zone du projet en intégrant les paramètres climatiques et leur influence sur la variabilité des cultures stratégiques notamment le coton et l’arachide.
• Analyser la coordination commerciale entre les trois pays d’implémentation du projet (Burkina Faso, Mali et Niger) et les acteurs clés de la gestion de l'importation d'aliments pour le bétail, les mécanismes institutionnels existants, les leviers pour l'importation exceptionnelle d’aliments en période de crise dans chaque pays, notamment ceux du Sahel, en prenant en compte la nouvelle dynamique régionale.
• Formuler des recommandations pratiques pour une meilleure anticipation en cas de crises pastorale et une intervention efficace de la Réserve Régionale de Sécurité Alimentaire en vue d’un équilibre dans la disponibilité d’aliment bétail, en tenant compte la dynamique régionale actuelle et les espaces institutionnels pour le partage de l'information.
• Proposer des actions concrètes en vue du renforcement du rôle de la Réserve Régionale de Sécurité Alimentaire dans la gestion des déséquilibres en alimentation pour le bétail, en tenant compte des nouvelles contraintes politiques et économiques liées au retrait des trois pays de la CEDEAO.
  1. Résultats attendus
• La situation l'offre d'aliments pour le bétail dans la zone du projet est analysée et intègre les paramètres climatiques et leur influence sur la variabilité des cultures stratégiques notamment le coton et l’arachide ;
• La coordination commerciale entre les trois pays d’implémentation du projet (Burkina Faso, Mali et Niger) et les acteurs clés de la gestion de l'importation d'aliments pour le bétail est analysée et les leviers d'amélioration sont identifiés ;
• Les mécanismes institutionnels existants pour l'importation exceptionnelle d’aliments en période de crise dans chaque pays, notamment ceux du Sahel, en prenant en compte la nouvelle dynamique régionale sont analysés et les leviers sont identifiés ;
• Des recommandations pratiques sont formulées pour une meilleure anticipation en cas de crises pastorale et une intervention efficace de la Réserve Régionale de Sécurité Alimentaire en vue d’un équilibre dans la disponibilité d’aliment bétail, en tenant compte la dynamique régionale actuelle ;
• Des actions concrètes sont proposées en vue du renforcement du rôle de la Réserve Régionale de Sécurité Alimentaire dans la gestion des déséquilibres en aliments pour le bétail, en tenant compte des nouvelles contraintes politiques et économiques liées au retrait des trois pays de la CEDEAO.

3. Méthodologie

L'étude proposera sur la base de la revue de littérature, une analyse : (i) de la situation de l’offre d’aliments pour le bétail ; (ii) des tendances agricoles et climatiques permettra d’évaluer l'impact de la variabilité interannuelle sur la production d'aliments pour le bétail et sur la disponibilité des matières premières ; (iii) de la coordination entre les acteurs clés de la gestion de l'importation d'aliments pour le bétail ; (iv) des mécanismes institutionnels existants et les leviers pour l'importation exceptionnelle d’aliments en période de crise dans les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel en général et dans les pays d’intervention du projet en particulier ; (v) des critères d’alerte pour déclencher les importations ; (vi) des mécanismes de financement et d’accès aux stocks régionaux d'urgence. Cette analyse prendra en compte la nouvelle dynamique régionale. (vi) Des exemples d'initiatives commerciales et de réussites en matière d'échanges transfrontaliers entre les trois pays concernés par la mise en œuvre du projet, ainsi qu'avec d'autres nations de la région, seront valorisés afin de favoriser la reproduction des bonnes pratiques.

Une enquête, des focus group et des entretins individuelles auprès des principaux acteurs (producteurs d'aliments pour le bétail, gestionnaires de banques d’aliments bétail, éleveurs transhumants, services techniques de l’Etat, …) permettra d’approfondir l’analyse du contexte (données sur le volumes des flux, impact des pénuries alimentaires pendant la soudure pastorale, …) afin d’aboutir sur des recommandations concrètes pour optimiser ces mécanismes et assurer la résilience du secteur de l'élevage en Afrique de l'Ouest et au Sahel. Les nouvelles réalités institutionnelles et politiques de la région devront être intégrées dans les propositions. Les stratégies devront inclure une approche flexible permettant aux pays d’intervention du projet de sécuriser leurs importations tout en minimisant les coûts induits par leur sortie de la CEDEAO. 

L’étude doit aborder les mécanismes d'activation des importations exceptionnelles adaptés à la nouvelle configuration régionale. Elle se penchera aussi sur les possibilités de développement de nouveaux accords commerciaux bilatéraux et multilatéraux pour contourner les restrictions liées à la sortie des pays d’intervention du projet de la CEDEAO. 

Une attention particulière sera accordée à l’analyse des dynamiques transfrontalières, en particulier les flux d'aliments pour le bétail entre les pays du Sahel et les pays côtiers, ainsi que l’impact de ces flux sur les pénuries alimentaires pendant la période de soudure pastorale. 

L’étude proposera enfin des actions concrètes pour améliorer l'efficacité des mécanismes d'importation exceptionnelle, renforcer du rôle de la Réserve Régionale de Sécurité Alimentaire dans la gestion des déséquilibres en aliments pour le bétail et renforcer la résilience alimentaire des pays d’intervention du projet en tenant compte des nouvelles contraintes politiques et économiques liées au retrait des trois pays de la CEDEAO.

4. Livrables attendus

Le (la) consultant(e)/bureau d’étude choisi(e) fournira les livrables suivants :

• Un rapport de cadrage : Ce livrable est le rapport initial de l’étude. Il donnera une vue d'ensemble du cadre de l’étude et la présentation détaillée de la méthodologie de l’étude (objectifs, approches, plan de collecte, de traitement et d’analyse des données). Une attention particulière sera portée sur les implications du retrait des trois pays de la CEDEAO, en mettant en lumière les nouveaux défis liés aux flux transfrontaliers et à la coordination régionale.
• Un rapport diagnostic qui fera une revue documentaire sur les tendances climatiques et agricoles, une analyse des mécanismes d'importation exceptionnelle : Ce livrable fera l’analyse des données climatiques et agricoles, des tendances interannuelles, en les reliant aux impacts sur la production et l’approvisionnement en aliments pour le bétail, les mesures d’adaptation. Il fera également une analyse des mécanismes d'importation exceptionnelle existant, la coordination entre les États, des dynamiques transfrontalières du flux d’aliments pour le bétail, les critères d’alerte. Ce rapport inclura une cartographie des acteurs, les possibilités de nouveaux accords commerciaux bilatéraux et multilatéraux qui tiendront compte des restrictions imposées par l’absence de certains pays à la CEDEAO.
• Un manuel des procédures d'importation exceptionnelle d'aliments pour le bétail, assorti de recommandations pratique pour les pays d’intervention du projet, détaillant les étapes administratives et les critères pour activer des importations exceptionnelles d’aliments pour le bétail pendant les crises. Les recommandations doivent permettre de : (i) simplifier et accélérer le processus d'importation pendant les crises (notamment contacts et formalités avec les autorités douanières, modalités de facilitation d'accès au crédit pour les importateurs, etc.) ; (ii) faire des propositions pour rendre plus flexibles les politiques commerciales en période de crise (exonérations fiscales, procédures simplifiées, …) ; (iii) suggérer un cadre institutionnels approprié et une coordination efficace entre les acteurs concernés.
• Un plan stratégique qui comprendra l’analyse complète des mécanismes d’importation exceptionnelle, des dynamiques régionales et des flux alimentaires, l’adaptation au changement climatique, ainsi que des actions pour renforcer la gestion des crises alimentaires, les mécanismes d'importation exceptionnelle, les accords commerciaux bilatéraux et multilatéraux, l'intégration des pays hors-CEDEAO.  Ce rapport proposera des actions concrètes en vue du renforcement du rôle de la Réserve Régionale de Sécurité Alimentaire dans la gestion des déséquilibres en alimentation pour le bétail, en tenant compte des nouvelles contraintes politiques et économiques liées au retrait des trois pays de la CEDEAO.
• Une note de politique adressée aux décideurs politiques, aux institutions régionales et aux partenaires techniques et financiers. Cette note permettra d’alimenter le dialogue politique sur l’importation exceptionnelle d'aliments pour le bétail pendant des crises pastorales en Afrique de l’Ouest.

• Un rapport d’atelier de validation des différents livrables et des documents de communication. Cet atelier permettra de présenter les résultats de l’étude aux parties prenantes clés, notamment les gouvernements, les institutions régionales, et les acteurs du secteur privé. Des documents de communication (résumés exécutifs, infographies, et rapports simplifiés) seront également produits pour partager les résultats de l’étude avec un public plus large. L’atelier permettra d’orienter les actions suivantes/futures en fonction des retours des participants.

   

5. Durée et budget de la mission

Le(la) consultant(e) ou un bureau d’étude proposera un calendrier ou planning détaillé de la consultation et une offre financier détaillé. 

Le (la) consultant(e)/bureau d’étude choisi(e) doit fournir ses propres matériels de travail (ordinateur, imprimante, téléphone…). Pour les déplacements, dans les 03 pays du projet, le consultant prendra en charge les frais y afférents.

6. Formation Académique, expériences, compétences

• Doctorat ou équivalent dans les domaines de l’agriculture, de la zootechnie, des sciences vétérinaires, de l’économie, des sciences sociales, du développement rural ou d’autres disciplines pertinentes.
• Au moins 10 ans d’expérience professionnelle dans la gestion des crises alimentaires, l’approvisionnement en alimentation pour le bétail, ou l’agriculture durable, particulièrement en Afrique de l’Ouest et dans le Sahel.
• Une connaissance approfondie des mécanismes institutionnels régionaux, notamment ceux de la CEDEAO, des accords commerciaux bilatéraux ou multilatéraux en Afrique de l’Ouest de façon générale et dans le contexte des trois pays d’intervention du projet en particulier.
• Une expérience avérée dans la conduite d’études similaires, en particulier sur les mécanismes d’importation exceptionnelle, la gestion des stocks alimentaires d'urgence et la réponse aux crises dans des contextes géopolitiques complexes sera un atout.
• Une expérience dans l’intégration des marchés agricoles, l’analyse des flux transfrontaliers, des politiques commerciales et de la logistique des chaînes d'approvisionnement, en particulier dans le secteur des aliments pour le bétail, serait un atout majeur.

• Excellentes compétences en communication pour interagir avec les différentes parties prenantes, présenter et argumenter une démarche.

   

7. Composition du dossier de candidature

Les dossiers de candidature devront être composé de : 

• Une lettre de soumission de l’offre dûment signée ;
• Un CV à jour qui devra indiquer clairement les expériences similaires ; dans le cas d’un bureau d’étude, les CV des personnes associées à la consultation ;
• Une copie de(s) certificat(s) ou attestation(s) de travail ou de bonne fin d’exécution des prestations similaires ;
• Une offre technique comprenant la compréhension des TdR, une démarche méthodologique et une proposition de plan de travail détaillé ;
• Une offre financière bien détaillée (déplacement), libellée en Euro et FCFA.
•  

8. DATE ET LIEU DE DEPOT DES SOUMISSIONS

Les offres contenant l’ensemble des pièces doivent être transmises par email à l’adresse suivante : Procurement.Burkina@Oxfam.org  avec pour objet « Recrutement d’un consultant l’analyse des besoins et des procédures d'importation exceptionnelle d'aliments pour le bétail » 

La date et heure limites de soumission sont fixées au 25 avril 2025  à 12h00. 

NB :

• Oxfam se réserve le droit de ne donner suite à tout ou partie de la présente demande de proposition