RECRUTEMENT D’UN.E CONSULTANT.E POUR L’ELABORATION DE LA STRATEGIE D’ORIENTATION DE LA COHESION SOCIALE DE Oxfam au Burkina Faso

RECRUTEMENT D’UN.E CONSULTANT.E POUR L’ELABORATION DE LA STRATEGIE D’ORIENTATION DE LA COHESION SOCIALE DE Oxfam au Burkina Faso

  1. Contexte et justification

Depuis 2015, le Burkina Faso est t à l’épicentre des crises humanitaires et de déplacements qui se détériorent rapidement au centre du Sahel. Les affrontements entre les groupes armés, dont plusieurs sont affiliés à l’État islamique ou à al-Qaida, et les forces nationales de sécurité, ainsi que les attaques contre des civils perpétrées par toutes les parties en cause continuent d’entrainer de grands déplacements et créent des besoins humanitaires massifs[1].

Les groupes armés se multiplient et la violence s’étend aujourd’hui dans la quasi-totalité des régions. En décembre 2018, l’état d’urgence est proclamé dans six régions du pays puis dans huit régions à partir du 30 mars 2023. Le Burkina Faso devient le pays sahélien le plus ciblé par les attaques des groupes armés non étatiques et occupe désormais la première place de l’Indice mondial du terrorisme, avec près d’un quart des décès dus au terrorisme dans le monde[2]. La crise sécuritaire a causé des milliers de victimes, des déplacements massifs de populations et des dégâts matériels.

L’intensification des attaques menées contre la population civile a provoqué le déplacement forcé de plus de 2 062 534 PDI au 31 mars 2023, selon le CONASUR, la fermeture de 5 336 structures éducatives, en février 2024[3]. Le dernier rapport du ministère de la Santé fait état de 413 soit 19,5% des formations sanitaires fermées dont 124 formations sanitaires saccagées, privant plus de 3,8 millions d'habitants l'accès aux soins de santé[4]. Une crise humanitaire majeure s’installe principalement dans les régions du Nord, du Centre-Nord et du Sahel. La majorité des personnes déplacées sont accueillies dans des régions caractérisées par une très grande pauvreté et fragilisées par une crise climatique qui se matérialise par des chocs (inondations, sécheresses), l’appauvrissement de certains sols, et de mauvaises récoltes[5]. 

Selon les données du cadre harmonisée de mars 2024, l’effectif de la population vulnérable qui nécessiterait une assistance immédiate (phase 3 à pire) serait de 2 734 196 personnes, soit 12% de la population totale, et ce nombre devrait augmenter de façon importante au cours des prochains mois si la campagne agricole n’est pas favorable. Pourtant, la crise humanitaire qui frappe le pays mobilise très peu l’attention internationale[6].

La réalité de l’escalade du conflit a conduit à une dégradation de la situation de la paix et de la cohésion sociale et exacerber les tensions communautaires préexistantes, qui elles-mêmes alimentent la dynamique de conflit et d’insécurité. La compétition pour les ressources naturelles s'est politisée par le biais d'alliances avec des groupes armés rivaux. Cela renforce la méfiance entre les communautés et provoque une dégradation du tissu social[7].

Devant cette réalité, les organisations d’aide doivent se préparer à rehausser l’efficacité de leurs efforts en améliorant la recherche, la planification et la coordination.  En réponse à l’avènement de cette crise depuis 2015, Oxfam s’est adapté à son nouvel environnement grâce à l’élaboration/actualisation d’une stratégie pays adapté et adéquat (OCS) qui a favoriséla promotion de plusieurs approches (le Triple Nexus humanitaire-développement-paix), le renforcement des capacités des partenaires opérationnels, l’appui techniques des affiliés, l’élaboration de plusieurs stratégies (partenariat, localisation, influence, etc..). 

En outre, pour relever les défis liés à l’action humanitaire et de développement en lien avec les conflits dans le contexte actuel caractérisé par une crise multidimensionnelle, Oxfam, à travers ses différents programmes et départements, s’est engagé au niveau national à promouvoir les activités de cohésion sociale et de consolidation de la paix. Dans cette dynamique, Oxfam a recruté un-e Conseiller-e spécialisé-e en consolidation de la paix afin d’assurer le contrôle technique et le leadership stratégique des activités du bureau pays dans ce domaine. Toutefois, il ressort que l’absence d’un cadre d’orientation institutionnel en lien avec la cohésion sociale et la consolidation de la paix pour guider l’action sur le terrain constitue une préoccupation majeure et un frein à l’atteinte de l’objectif global de l’OCS qui est de « contribuer avec les femmes et les jeunes à la réduction des inégalités dans un Burkina Faso sécurisé, pacifique, inclusif, à travers une approche sensible au genre et au conflit … ». 

 

Les présents termes de références sont établis pour le recrutement d’une équipe de consultance/bureau d’étude qui aura à accompagner l’équipe de Oxfam pour l’élaboration d’une stratégie d’orientation de la cohésion sociale de Oxfam au Burkina Faso.


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