- CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Le Burkina Faso depuis plusieurs années s’est engagé dans une dynamique de promotion de l’agroécologie comme voie privilégié pour la durabilité de systèmes agricoles et de faire face aux chocs climatiques. C’est dans ce sens que depuis 2022, le Gouvernement a adopté une stratégie nationale de l’agroécologique avec un accent particulier orienté vers l’inclusion du genre. Dans ce contexte les femmes jouent un rôle essentiel dans le secteur agricole plus spécifiquement dans la production maraîchère, la gestion des ressources naturelles dont les semences paysannes et la transformation des produits agroécologiques... Selon la FAO, celles vivant en zones rurales sont responsables de 60 à 80 % de la production des cultures vivrières et contribuent à près de la moitié de la production alimentaire mondiale. Au Burkina Faso, où l’agriculture est la deuxième source de revenus après le secteur minier, elles assurent environ 60 % de la production agricole, un domaine qui emploie 83 % d’entre elles (Souratié et al., 2019).
Actrices majeures dans les chaînes de valeur agricoles, elles interviennent à tous les niveaux : de la production à la transformation, jusqu’à la commercialisation des produits. Au-delà de leur rôle fondamental dans la sécurité alimentaire des ménages, les femmes rurales sont aussi reconnues pour leur contribution à la durabilité des systèmes agricoles, grâce à des savoirs traditionnels qu’elles perpétuent.
Comme le souligne Mariama SONKO (2023), elles « fertilisent naturellement les sols avec les déchets ménagers », là où certains hommes préfèrent recourir aux intrants chimiques pour les cultures de rente. Gardiennes des semences paysannes, elles assurent la préservation et la résilience des systèmes alimentaires.
Dans le cadre des activités de certification BioSPG promut par un de nos partenaire à savoir le Conseil National de l’agriculture Biologique, les femmes représentent une part importante en termes d’acteurs certifiés à savoir près de 80%.
Une étude réalisée par le COASP Burkina, révèle que les femmes sont les gardiennes de semences paysannes, Elles sont les gardiennes de la semence paysanne, gage de durabilité des systèmes alimentaires.
Aussi, les femmes au niveau de la région de la Boucle du Mouhoun impactées par la crise sécuritaire qui ont dû abandonner leur semence paysanne confient en cas de perte des semences paysannes que : « … on s’occupe des petits besoins des enfants. C’est grâce à la culture de ces semences que nous arrivons à payer le petit matériel des enfants qui partent à l’école tels que les cahiers, le Bic, le sac, etc. ». C’est donc dire qu’en dehors des questions alimentaires, c’est la réduction du rôle de la femme dans la construction de la société avec la scolarisation des enfants dont elles ont la charge dans bon nombre de localités du Burkina Faso.
Ces femmes rurales font aussi les frais des contreperformances du secteur qui les affectent particulièrement. Elles sont ainsi les plus affectées par les changements climatiques qui affectent négativement les rendements agricoles, en raison de leur vulnérabilité avec pour conséquence un accès difficile aux ressources économiques (Ky, 2024). Cette vulnérabilité des femmes rurales aux changements climatiques est accentuée par de facteurs structurels : difficultés d’accès aux ressources, réduction des droits des femmes en raison des normes sociales, faible mobilité et participation aux prises de décisions (Leila, 2014), etc.
Dans ce contexte de fragilité du secteur agricole en raison des aléas climatiques, la transition agroécologique apparaît comme une alternative durable dans laquelle les femmes, qui y sont déjà, en tant qu’actrices clés des chaines de valeurs et de la transmission des savoirs locaux, ont un rôle central à jouer. Pourtant les femmes rurales sont confrontées à d’énormes difficultés pour jouer pleinement leur partition dans la transition agroécologique : accès difficile à la terre, aux intrants agroécologiques, aux crédits, à l’eau, normes sociales souvent défavorables, faible prise en compte dans les politiques et programmes, dans les stratégies d’adaptation aux changements climatiques, etc. Ces difficultés trouvent en partie leurs explications dans des rapports de genre qui en plus de freiner leur accès aux ressources les maintiennent marginalisées dans les instances de prise de décision avec pour conséquence une faible prise en compte de leurs besoins spécifiques dans les politiques publiques. Il apparait dès lors nécessaire d’œuvrer à une meilleure prise en compte des femmes rurales dans la transition agroécologique au Burkina Faso. Cette implication passe la disponibilité des évidences en matière de prise en compte et d’engagement des femmes en matière d’agroécologique au Burkina. C’est pourquoi dans le cadre du programme régional appui à la transition agroécologique en Afrique de l’Ouest, qui vise à renforcer le mouvement agroécologique pour promouvoir la transition vers un système alimentaire agroécologique, Oxfam au Burkina Faso a initié un diagnostic genre sur les dynamiques agroécologiques en lien surtout avec les politiques et textes règlementaires au Burkina Faso. D’où cette étude sur « analyse genre sur les dynamiques de la transition agroécologique inclusive au Burkina Faso. C’est dans ce cadre que ces présents termes de références ont été élaborés.
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