C’est pour réduire les risques de transmission des maladies infectieuses d’origine hydrique au sein des populations affectées par la crise humanitaire causée par les conflits dans les régions du Centre Nord et du Sahel au Burkina Faso, qu’Oxfam et ses partenaires travaillent à améliorer l’accès à l’eau potable et à l’hygiène de façon sécurisée dans 4 communes que sont Bouroum, Yalgo, Pensa et Gorom-Gorom.
« Nous avions de vraies difficultés d’eau. Depuis l’arrivée des déplacés internes nos problèmes d’eau se sont accentués ; nous avions les même points d’eau ce qui nous a encore plus compliqué la vie et ce n’était que des pompes, et c’était très dur, lent et pénible. Souvent les pompes tombaient en panne. Cette confidence est désormais un mauvais souvenir pour Ouédraogo Aminata, personne hôte, vivant à Yalgo dans la Région du Centre Nord du Burkina Faso : « depuis lors, nous avons eu une fontaine d’eau et tout est mieux en matière d’eau. Il y’a des robinets. Cela a réduit le temps d’attente au niveau du point d’eau et aussi réduit les tensions. Nous pouvons avoir rapidement l’eau et vaquer à nos occupations. Nous sommes très heureux d’avoir reçu cette aide. Ces résultats ont été atteint grâce à l’investissement de Oxfam et ses partenaires techniques et financiers. En effet, pour améliorer la fourniture d’eau, 14 points d’eau ont été réhabilités et construits dans ces 4 communes. L’exploitation de la ressource eau a donc été optimisée et a permis un tant soit peu de réduire les difficultés liées à l’accès à cet or bleu. Pour assurer la pérennité et la durabilité de ces points d’eau, les Associations d’Usagers de l’Eau, structures faitières en charge d’assurer la gestion des infrastructures d’eau, ont étés formées et rendues opérationnelles pour permettre d’avoir une bonne gouvernance de l’eau. Ainsi, dans les quatre communes cibles, Oxfam et ses partenaires ont apporté un appui dans le processus de renouvellement des membres des Associations d’Usagers de l’Eau. Ils ont aussi sensibilisé les usagers des ressources en eau sur la nécessité d’asseoir une gestion efficace des points d’eau, et en ont renforcé leurs capacités en matière de gestion des points d’eau.
565 latrines et douches familiales et d’urgence ont été réalisées au profit de 15000
« Avant le projet, le besoin en eau, en assainissement et en hygiène était très élevé, constat que nous avons fait de l’étude diagnostique qui a été réalisée. C’est à travers cette étude que nous avons pu nous rendre compte de ce que nous pouvons faire de notre côté pour aider la population », précise Idrissa Kéré, ingénieur en eau hygiène et assainissement chez Oxfam. Du reste, les questions d’hygiène et d’assainissement n’ont pas été prises à la légère. 565 latrines et douches familiales et d’urgence ont été mis au profit de 15000 personnes dans les 4 communes. Dans le but d’assurer un accès équitable à tous les usagers, certaines latrines ont été dotées de rampes d’accès et de chaises pour faciliter l’accès et l’utilisation aux personnes ayant des besoins spécifiques telles que les personnes vivant avec un handicap physique et les personnes âgées. « Nous avons pris en compte le genre dans la mise en œuvres de ces activités », confirme Maimounata Ouédraogo, chargé de santé publique chez Oxfam.
Les enfants n’ont pas été en reste. Leurs besoins ont également été pris en compte grâce à la construction de latrines dans les centres amis des enfants présents sur les sites de personnes déplacées internes. Afin d’éviter une stagnation des eaux usées qui constituent des gites pour les moustiques, les douches ont été connectées à des puits perdus. Des membres de la communauté ont été dotés en équipements pour effectuer des vidanges périodiques des puisards des douches.
Impliquer les populations pour identifier leur besoin afin de mieux les appuyer
100 bacs à ordures et 6 aires de lavage pour la lessive et la vaisselle plus des séchoirs ont été installés auprès des tentes des personnes déplacées internes afin d’éviter l’élimination anarchiques des déchets ménagers. Pour la gestion des déchets ? ils sont convoyés vers les dépotoirs à ordures construits à proximité des sites ; Les aires de lavage, étant quant à eux connectés à des puisards pour l’élimination des eaux usées.
Avant toute chose, les communautés ont été et sont mis au cœur même du projet : « Nous avons fait des consultations, impliquer les populations pour identifier leur besoin afin de mieux les appuyer », raconte Maimounata, promotrice santé à Oxfam. Des analyses continues ont été menées avec l’implication des bénéficiaires en vue de cerner les risques de protection liés à l’accès à l’eau, en veillant à ce que la réponse prenne en compte la nécessité d'assurer la protection des bénéficiaires. Une cartographie des problèmes de protection en lien avec les activités eau hygiène et assainissement y compris la construction /réhabilitation de points d’eau et la construction de latrines ont été réalisées avec un focus sur les questions d’exploitation et les atteintes sexuelles.
Afin de renforcer les capacités de la communauté et lui permettre de gérer elle-même d’éventuels conflits, deux formations sur la prévention et la gestion des conflits ont été organisées à l’attention des comités de gestion des infrastructures eau hygiène assainissement et ont permis de toucher plus de 60 personnes dont 18 femmes.
18 630 personnes sensibilisées, 800 kits d’hygiène distribués à 800 ménages
« Ils viennent causer avec nous. Ils sont venus nous donner du matériel, des latrines, des seaux, des savons, des torches, des forages. Ils nous ont sensibilisé sur l’hygiène, ces sensibilisations nous ont permis de rendre notre cadre de vie propre et agréable », en témoigne Sawadogo Lobbo, personne déplacée interne.
Ainsi donc, les sensibilisations de masse par groupe de 20 personnes maximum et de porte en porte ont été et sont régulièrement faites, afin de faire changer leur comportement vis-à-vis de l’hygiène et améliorer l’hygiène au sein des ménages.
Des sensibilisations sur la défécation sécurisée pour leur permettre d’utiliser les latrines, sur l’entretien des latrines, sur la covid19, la chaine de contamination de l’eau potable, la consommation de l’eau chlorée, l’hygiène corporelle, le lavage des mains au savon, l’utilisation et l’entretien des latrines, l’hygiène du cadre de vie et l’hygiène alimentaire. Au total 18630 personnes ont été touchées par ses sensibilisations.
Afin de joindre l’utile à l’agréable, 800 kits d’hygiènes ont été distribués à 800 ménages pour permettre aux déplacés de maintenir l’hygiène dans leur foyer et concessions, et 800 kits de dignité ont été distribuées à 800 femmes et filles en âge de procréer. Les sensibilisations sont et ont toujours été organisées avec l’appui des relais communautaires qui constituent l’interface avec la communauté. Pour plus d’éfficacité de ces champions communautaires, des boîtes à images sur les différentes thématiques abordées sont mis à leur disposition afin de faciliter la communication avec les bénéficiaires.
D’une valeur de 400 000 EUR0, ce projet d’Assistance en Eau, Hygiène et Assainissement (EHA) aux populations affectées par la crise humanitaire causée par les conflits dans les régions du Centre-Nord et du Sahel au Burkina Faso couvrent 4 communes telles que Gorom-Gorom, Bouroum, Yalgo et Pensa.
Ce projet est mis en œuvre par Oxfam au Burkina Faso en collaboration avec son partenaire AGED et financé par le Centre de crise et de soutien du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères.